
J’ai réalisé pour premier gros voyage en 2016 dans le cadre d’une mission humanitaire de 4 mois en Thaïlande. A seulement 20 ans, je découvrais l’Asie pour la première fois et en parallèle ma passion pour les voyages. Entre protection d’éléphants, enseignement de l’anglais, aide à la population et garde d’enfants, découvrez les informations les plus importantes sur mon expérience humanitaire en Thaïlande. A la fin de l’article, retrouvez les informations relatives au coût monétaire de ma mission humanitaire.
Le choix d’une mission humanitaire s’installait dans le cadre de mes études supérieurs où je devais partir au total un an à l’étranger.
Comment trouver sa mission humanitaire ?
Quand vous souhaitez réaliser une mission humanitaire pour avez plusieurs options qui s’offrent à vous :
- Contacter des ONGs locales afin de les rejoindre sur place,
- Réaliser un service civique si vous avez 25 ans ou moins,
- Passer par un organisme payant qui organise tout pour vous.
J’avais personnellement 20 ans lors de mon départ et étant la première de ma famille à partir aussi loin pendant si longtemps, le choix de l’organisme payant est apparu comme une évidence pour rassurer mes proches. Ces organismes organisent les missions, les accommodations d’hébergement et de transport contre un prix.
L’organisme choisi : Freepacker
Après plusieurs recherches, je suis tombée sur l’association française Freepackers qui propose des voyages et missions humanitaires dans 36 pays dans le monde et qui m’avait été conseillé par des amis proches.
En Thaïlande, l’association opère dans cinq villes différentes :
- Surin (avec des projets portés sur les éléphants, la garde d’enfants, l’enseignement et la santé),
- Bangkok,
- Sangkhlaburi (où on vient en aide à la population selon leurs besoins),
- Koh Samui (avec des projets d’enseignement et de garde d’enfants),
- Chiang Mai (avec des projets d’éléphant).
Selon votre durée de voyage et vos envies, vous pourrez personnaliser votre mission humanitaire en contactant directement l’organisme.
Le programme de ma mission humanitaire de 4 mois.

Ma mission humanitaire se composait de quatre projets différents localisés dans 3 villes différentes :
- Koh Samui : enseignement d’anglais à des élèves de primaire (1 mois),
- Sangkhla Buri : mission de construction (1 mois),
- Surin : protection d’éléphants et aide dans une école maternelle (1 mois chaque).
Focus sur les villes des missions.
Ma mission humanitaire se composait de quatre projets différents localisés dans 3 villes différentes :
La populaire
Koh Samui

Koh Samui est une île située dans l’archipel de Chumphon, dans le golfe de Thaïlande. C’est l’île où nous avons vécu le premier mois. Pendant des années, l’île n’a eu que quelques bungalows et un petit nombre de touristes. Puis, au début de 1990, lorsque les touristes ont commencé à arriver par bateaux, l’endroit s’est considérablement agrandi.
Samui est aujourd’hui la deuxième destination insulaire la plus populaire en Thaïlande. La vie nocturne y est notamment très animée et y trouve de nombreux commerces mais également de belles plages et randonnées.
Sanghklaburi
et son pont Mon

Sanghklaburi était la deuxième ville où nous avons vécu et elle était bien différente de la première. C’est une petite ville dont l’attraction principale est le pont en bois piéton de 400m construit par des Mon qui sépare la ville en deux parties, une partie thaïlandaise et une partie Mon (groupe ethnique de Birmanie).
La pauvreté est très flagrante dans cette ville où on y trouve essentiellement des locaux dont la plupart ne parlent pas anglais. Niveau paysage, ce sont des hectares de jungles et de nombreuses montagnes qui entourent la ville.
Surin
et son festival

Surin, la ville où nous avons séjourné les deux derniers mois est l’une des provinces les plus pauvres du pays et une région qui, à bien des égards, a été laissée pour compte par l’énorme croissance économique de certaines parties du pays au cours des 20 à 30 dernières années.
Surin est notamment célèbre grâce à son festival de l’éléphant qui se déroule chaque année le troisième week-end du mois de novembre. On y trouve par exemple un défilé d’éléphants, avec des thaïlandais en costumes traditionnels.
Tha Thum
et les mahouts

Le district de Tha Thum à Surin – où se trouve l’expérience de l’éléphant – est, en fait, un grand complexe qu’on appelle le village des éléphants : Ban Taklang Elephant Village. De nombreux Mahout (ceux qui possèdent et s’occupent d’éléphants comme métier) y vivent et on y trouve même une école pour éléphants.
Focus sur les missions au cours des 4 mois en humanitaire.
Dans les paragraphes qui vont suivre, je vais vous expliquer plus en détail chaque mission. N’hésitez pas à me contacter par mail, par commentaire ou sur instagram si vous avez des questions.
MISSION 1 : Professeur d’anglais à Koh Samui.

Pendant le premier mois en Thaïlande, avec mon groupe de volontaire, nous avions pour mission d’enseigner l’anglais à des enfants de six à douze ans dans trois écoles différentes. Nous commencions le matin à huit ou neuf heures et nous terminons à onze ou treize heures, nous étions emmenés en voiture par les responsables de la mission sur place. Au début, j’ai été surprise par le fait que nous étions six volontaires de 20 ans, livrés à nous-même, sans aucune expérience pour enseigner une langue qui n’était même pas la notre. Il nous a donc fallu nous organiser à l’avance pour organiser les ateliers que nous allions proposer en cours le lendemain. Nous nous sommes par exemple donné pour mission de leur apprendre à lire l’heure ou le vocabulaire des fruits et légumes.
A l’époque, mon niveau d’anglais n’était pas vraiment au point, mais nous donnions aux élèves la possibilité de communiquer avec des personnes en anglais en dehors de l’accent thaïlandais. Il faut prendre conscience que la consonance anglaise est très différente que celle du thaï, les enfants ont dû apprendre à utiliser des sons qu’ils n’avaient jamais utilisés auparavant. Notre mission était de fournir des bases linguistiques solides aux enfants mais également de leur permettre de rencontrer des volontaires du monde entier.



Dans les écoles thaïlandaises, les élèves reçoivent tous un uniforme, permettant aux familles les plus pauvres de vêtir leurs enfants avec des vêtements propres chaque jours et ils mangeaient également gratuitement à l’école. Dans la cour de récréation, de simples pneus multicolor faisaient le bonheur des enfants pendant les pauses. La gentillesse et l’amour que les enfants ont pu me donner m’a confirmé que j’avais fais le bon choix en partant à l’autre bout du monde faire une mission humanitaire.

Les volontaires, nous avions ensuite l’après-midi de libre, pour préparer les cours du lendemain mais également profiter des magnifiques plages de Koh Samui. Nous étions logés dans une maison avec internet fournie par l’organisme dans le sud de l’île avec d’autres volontaires. Nous avions loué des scooter pour pouvoir se déplacer sans problème et la nourriture n’était pas prise en charge (sauf exception). Néanmoins, cette mission s’est terminée plus vite que prévu puisque, la dernière semaine, les écoles ont été fermés pour cause de grève, l’organisme, pour s’excuser nous a offert une excursion d’une journée au parc national de Mu Ko Ang Thong.
MISSION 2 : Mission construction à Sangkhla Buri.

Dans cette ville, la mission confiée aux volontaires dépend des besoins de la communauté. Lorsque nous sommes arrivés à Sangkhlaburi, en octobre, elle avait besoin d’aide pour construire un crématorium à côté d’un temple local. Donc, pendant un mois, nous avons dû fabriquer du ciment à la main, niveler le sol, couper du bambou dans la jungle pour l’utiliser sur le chantier, en résumé : c’était un travail vraiment physique et dur. Nous travaillions tous les matins de 9h à 12h, puis nous le déjeuner était compris chez l’habitant pendant une heure. A 13h nous retournions sur le site de construction où la journée se terminait à 15h. J’étais toujours avec le même groupe de français (5 amis de mon école de commerce) et sur cette mission, nous étions supervisés par deux membres du personnel et parfois d’autres groupes de volontaires s’ajoutaient à nous pour la semaine.



Pour être honnête le plus dur dans cette mission était le climat, il pouvait y avoir de fortes pluies tard dans la soirée mais quand nous travaillions, il y faisait toujours une chaleur étouffante. De plus, on restait toute la journée en plein soleil, nous avions un petit hangar où était posé notre matériel et nos bidons d’eau nous permettant quelques pauses à l’ombre. Le site était situé sur la propriété d’un temple et des bouddhistes y vivaient, il était donc indispensable pour moi, en tant que femme, d’être correctement vêtue. Mais, l’avantage à être une femme était qu’à l’hôtel dans lequel nous logions, j’avais ma chambre privée avec lit double alors que les garçons devaient se contenter d’un dortoir.

Le crématorium était déjà construit, notre rôle était de poser le sol autour de celui-ci qui était entouré de rizières, c’était très beau. En Thaïlande, l’enterrement d’une personne de la communauté ou d’un moine est célébré comme une fête, le lieu était donc décoré de nombreuses couleurs et de la céramique devait encore être posée. En effet, pour eux, la mort représente la fin d’un cycle de vie mais signifie aussi le début d’un nouveau; c’est pourquoi certaines familles sont prêtes à dépenser toutes leurs économies pour offrir la crémation au défunt.
MISSION 3 : Programme protection d’éléphants à Surin.

Les éléphants occupent une place importante dans la « psyché nationale » de la Thaïlande et font partie de l’histoire du pays depuis des siècles, tant en raison de leur beauté que de leur rôle traditionnel d’animal de travail, de moyen de transport et, dans un passé pas si lointain, d’élément de l’armée. Ils figurent même sur d’anciennes versions du drapeau thaïlandais. Au cours du troisième mois, notre tâche principale était nous occuper de ces animaux étonnants et d’aider les mahouts (éleveurs d’éléphants) dans le district de Tha Thum, à une heure du centre-ville de Surin. Au cours de ce projet, nous passions beaucoup de temps avec la communauté et les éléphants, ce qui nous a permis de comprendre le contexte dans lequel s’inscrit l’avenir des éléphants en Thaïlande.



Pendant ce mois-ci, nous dormions la semaine dans le chez Mr. Lee (mahout : 3ème photo à droite) avec ses éléphants et rentrions à Surin pour le week-end dans notre maison. Nous étions alors nourris toute la semaine, on aidait bien entendu en cuisine : rien de mieux que de cuisiner avec des thaïlandaises pour apprendre les recettes. Nos lits étaient de simples matelas posés à même le sol entourés de moustiquaires : un peu rustique mais étonnamment confortable !
Chaque après-midi, nous marchions vers la rivière avec les éléphants et les mahouts pour laver les animaux. Je dois avouer que je faisais par trop la maligne à côté d’eux, mais les mahouts essayaient de m’apprendre les bons gestes pour ne plus avoir peur d’eux. Tous les jours, il fallait aussi aller couper la nourriture pour les éléphants : que ce soit des cannes à sucre, des feuilles de cocotiers ou des bananiers. Les éléphants sont des animaux qui mangent beaucoup et tous les matins, il fallait nettoyer leurs excréments. On replantait également des champs de sucre de canne qui seront utilisés pour nourrir les éléphants et il nous arrivait de participer à un atelier original : fabriquer des papiers avec du caca d’éléphants ; ces papiers sont ensuite vendus et les revenus sont donnés à l’école pour éléphants juste à côté de notre camp. Dans cette mission, il était essentiel d’apprendre quelques mots en thaï pour communiquer avec les mahouts car ils ne parlaient pas du tout anglais, ce qui rendait les soirées encore plus drôles.



MISSION 4 : Garde d’enfants dans une maternelle à Surin.

Au cours du dernier mois, notre mission était d’aider le personnel thaïlandais à plein temps dans la garde et l’organisation d’activités d’enfants de de 3 à 6 ans. Habituellement, chaque volontaire prenait un petit groupe d’enfants l’aidait avec la réalisation de l’activité. Nous leur apprenions également quelques bases d’anglais avec des chansons ou des jeux pour apprendre les chiffres ou l’alphabet. Nous aidions aussi le personnel à s’occuper des aires de jeux et du jardin lorsque les enfants faisaient la sieste après le déjeuner., on pouvait alors s’occuper de tailler les haies ou balayer le sol. Cette mission a été ma préférée de ma mission humanitaire, car l’amour que les enfants nous apportaient sans rien demander en retour et sans vraiment communiquer avec nous était inestimable.



Traditionnellement, les enfants de ce bas âge vont aider leurs parents dans les champs ou sont gardés par les grands-parents ou d’autres membres de la famille. Mais pour de nombreuses familles, personne ne peut s’occuper des petits et ils n’ont pas forcément assez d’argent pour envoyer les enfants à l’école maternelle. C’est là où notre rôle avait de l’importance, la maternelle et le temple auquel elle était rattachée fournissait un environnement sûr et structuré pour que les jeunes enfants puissent apprendre et jouer pendant que leurs parents travaillent, et également à acquérir des compétences et à terme diminuer l’écart d’opportunité qu’ont les jeunes ruraux avec leurs homologues plus aisés habitants en ville. Nous aidons les enfants à apprendre à lire et à écrire, à socialiser avec d’autres enfants, à développer des compétences artistiques et artisanales simples et, surtout, à s’amuser.

J’ai été touché par ces enfants qui n’avaient rien, la plupart d’entre eux venaient de familles très pauvres et pourtant ils étaient simplement heureux et donnaient un amour inconditionnels. Les quitter a été très dur surtout ces deux petites filles de 3 ans, très timides, qui ne parlaient et ne jouaient avec personne mais qui m’ont étrangement acceptés moi. (voir photo)
Le prix de ma mission humanitaire en Thaïlande.
En passant par des ONGs locales ou avec le service civique (dont je ne connaissais pas l’existence à l’époque) votre mission humanitaire ne sera normalement pas payante. Néanmoins, en passant par un organisme qui organise et s’occupe de tout comme l’a été mon cas : il vous faudra payer.
Ma mission humanitaire en Thaïlande m’a couté 2900 euros pour une durée de 4 mois via l’organisme.
Je trouve ce prix assez raisonnable puisqu’il comprenait l’hébergement, le transport entre chaque ville et la présence et l’aide quotidienne des employés de l’organisme sur place. La nourriture n’était pas incluse pour certaines missions mais l’a été pour d’autres.
Tableau récapitulatif des dépenses de 4 mois en Thaïlande.
Dépense sur 4 mois | |
---|---|
Mission humanitaire | 2900 euros |
Vol aller retour au départ de Paris | 900 euros |
Alimentation | 500 euros |
Visa | 90 euros |
Voyages | 300 euros |
Soirées et loisirs | 400 euros |
Total de 4 mois | 5090 euros |